La statistique est une science où l’on essaie de répondre à des questions Quel temps fera-t-il demain ? Combien sommes-nous sur Terre ? Qui va gagner cette élection ? La planète se réchauffe-t-elle ? Comment est fixé le prix d’une assurance ? Ce médicament est-il efficace ? Combien gagne un prof de math ?
Peut-on pour autant annoncer à un élève au 4 ème trimestre, qu’il aura moins de ‘’ chances’’ qu’un élève de début d’année d’arriver en seconde sans redoubler ? Non ! La probabilité ne s’applique pas à un élève particulier mais au groupe entier. Il y en a qui seront désavantagés, mais sans doute pas tous. A défaut d’autre renseignement, on ne peut pas les différencier. Aucun pronostic individuel n’est possible. Passer d’une probabilité collective à une probabilité individuelle est illicite.
Il est facile d’enseigner la statistique de manière insensée. Le   professeur   fournit   aux   élèves   une   série   de   données   numériques et leur demande d’en calculer la moyenne et l’écart-type : il s’agit là – en est-on conscient ? – d’un simple exercice de calcul, non de statistique. La statistique est, en ce cas, résolument absente de la classe. Gilles Stoltz
Exemple La question se pose, par exemple, avec l’habitude en France, de faire ‘‘sauter une classe’’ à des élèves nés en début d’année. L’étude a été réalisée en Bretagne, en 2000-2001 à l’occasion de 6 stages " statistiques en seconde " que j’ai animés. La population  de l’étude était composée des élèves de seconde des 35 lycées présents. Les deux caractères, relevés dans les listes de classes, sont l'année et le trimestre de naissance. Répartition par année de naissance pour 22 lycées Elle peut être présentée par un tableau d’effectifs ou un graphique. On peut remarquer qu’à l’époque 29 % des élèves de seconde avaient déjà redoublé.
La date de naissance aurait-elle une influence sur la réussite scolaire ?
Répartition par trimestre de naissance On observe sans surprise, que les élèves en avance sont en grande majorité du premier trimestre. pour 35 lycées, les années 1986 et 1983 dont les effectifs sont trop faibles ont été éliminées. Les naissances en France ne sont pas équiréparties sur toute l'année. Si le trimestre de naissance n’avait aucune influence, on devrait retrouver des effectifs sensiblement proportionnels au nombre de naissances de la même année. Ce que l’on peut calculer facilement à partir des données de l’INSEE. effectifs attendus écarts Les écarts avec les résultats de l'enquête montrent un déficit important en fin d'année pour les élèves de 1985 alors que la tendance s'inverse pour 1984. S'il est normal qu'il y ait des écarts, ceux de 1985 sont très significatifs notamment pour le dernier trimestre ( > 13 % ), ils ne peuvent pas raisonnablement être attribués aux seuls effets du hasard. Il faut donc bien admettre que les élèves nés en début d'année réussissent mieux scolairement, d’autant que le phénomène est sans doute fortement sous-estimé puisqu’on ne tient pas compte des élèves de secondes professionnelles. Une chose est de constater un phénomène, une autre de l'expliquer. Certains y verront sans doute l'influence du climat ou l'intervention des astres, pour ma part je penche pour l'âge d’entrée au CP. En effet en France, les enfants entrent au CP dans l'année de leur 6 ans. Ceux nés en début janvier auront 6 ans et 8 mois à la rentrée scolaire, ceux de fin décembre, 5 ans et 8 mois. Ces derniers sont donc beaucoup plus jeunes et beaucoup d’entre eux ne sont pas prêts pour l’école primaire.
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La statistique descriptive